Caractérisé par une caldeira sommitale de 2 km de diamètre environ, ce volcan n’a pas un comportement classique des autres volcans chiliens. En effet, des coulées de lave fluides 33, parfois des fontaines de lave voire un petit lac de lave caractérisent ce volcan. Les glaciers sommitaux fondent et la présence de cette eau, au contact de la lave à plus de 1 000 °C, provoque des explosions limitées. Le CHOSHUENCO (39°92 Sud) 34,35, 36, est un volcan peu actif peu virulent dont la dernière manifestation date de 1937. Le PUNTIAGUDO (40°97 Sud, 2 493 m) 37 présente une aiguille sommitale de lave solidifiée et a été le siège dans les temps historiques (1850) d’une éruption catastrophique. L’Osorno (41°10 Sud) haut de 2661 m, est le symbole du paysage local et est, à juste titre, appelé le « Fuji du Chili » 38. Localisé dans la région touristique des lacs, sa dernière éruption date de 1869 et, lors de son second voyage sur le Beagle, Charles Darwin mentionne son éruption de janvier 1835. Le timbre de PURRANQUE, 39 ville chilienne de 20 000 habitants, localisée dans la province d’Osorno dans la région des lacs, montre le volcan en arrière-plan. Le timbre émis en 1996 à l’occasion des 150 ans de l’immigration allemande 40 et celui de la ville de PUERTO VARAS (2002) 41 où figure le drapeau allemand, montrent, en arrière-plan le volcan Osorno. La poste aérienne chilienne a émis de nombreux timbres où un avion survole des volcans de la cordillère 42, 6 timbres. Par contre, il n’y a pas eu encore d’émissions philatéliques relatives aux dernières éruptions volcaniques qui ont eu lieu dans le sud chilien : CHAITEN (42°83 Sud) (mai 2008, mai 2010) caractérisée par l’émission de cendres abondantes ; PUYEHUE (44°30 Sud) (4 juin 2011) où des cendres ont été projetées jusqu’en Argentine, sur la ville de BARILOCHE, nécessitant la fermeture temporaire de l’aéroport local. Tous les volcans évoqués sont formés dans le même contexte géologique : la disparition de la croûte océanique par subduction sous le continent américain. On pourrait donc s’attendre à ce que tous ces appareils aient un comportement, une activité, fort proches mais ce n’est pas le cas. Certains, comme le Mont Saint Helens, sont très dangereux, d’autres, au contraire, comme le Paricutin, ont émis des coulées de lave et des projections moins dramatiques. Chaque volcan a, en quelque sorte, sa propre personnalité, son propre tempérament et c’est au volcanologue de bien les connaître pour mieux les prévoir.
Sylvain Blais
Maître de Conférences de
L’Université de Rennes I,
Géosciences Rennes, membre
de la Société philatélique de Rennes.Jacques-Marie BARDINTZEFF
Professeur, Laboratoire de
Pétrographie - Volcanologie,
Université Paris-Sud-Orsay et
Université de Cergy-Pontoise.